- mi-parti
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• XIIe; de l'a. v. mipartir « partager en deux moitiés »2 ♦ Hist. Chambres mi-parties, instituées par l'édit de Nantes et composées, par moitié, de juges catholiques et de juges protestants.mi-parti, ieadj. Composé de deux parties d'égale importance mais de nature différente.⇒MI-PARTI, -IE, part. passé et adj.I. — Part. passé de mi-partir.II. — Adj., vieilli. Composé de deux parties (approximativement) égales mais différentes.A. — Absol. Gracieux lever de soleil, puis retour des nuages, vent aigre, ciel rayé comme un manteau kabyle, temps mi-parti, plutôt laid que beau (AMIEL, Journal, 1866, p.216). M. Joyeuse (...) [montre] sous son bonnet brodé une étonnante figure mi-partie, un côté rasé, l'autre non (A. DAUDET, Nabab, 1877, p.58):• 1. ... la Pologne, sorte d'état mi-parti, qui tenait à la fois aux royaumes par la couronne de son chef et aux républiques par les prérogatives de ses citoyens.HUGO, Rhin, 1842, p.419.— Spécialement1. HABILL. (Vêtement) mi-parti, à couleur mi-partie. (Vêtement) composé de deux moitiés de couleurs différentes. Collant, pourpoint, surtout mi-parti. Un vrai reître empanaché de la Renaissance allemande, ce bourreau en chausses mi-parties (LORRAIN, Sens et souv., 1895, p.312):• 2. ... ces robes voyantes que portaient les élégantes, honnêtes ou non, robes à couleur mi-partie, largement décolletées, à bords découpés, et munies d'une longue traîne qui balaie le sol...FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p.135.2. HÉRALD. Écu mi-parti. Écu composé de la moitié droite d'un écu et de la moitié gauche d'un autre rassemblées. Voir ADELINE, Lex. termes art, 1884.3. HIST. Chambre mi-partie. Chambre de justice instituée par l'édit de Nantes et composée à parts égales de juges catholiques et de juges protestants. La chambre mi-partie est déjà établie à Toulouse (MÉRIMÉE, Chron. règne Charles IX, 1829, p.77).B. — [Avec déterm. indiquant la nature de la différence]1. [Le déterm. est un adj. ou un subst. à valeur adj.] Accoutrement mi-parti rouge et violet, costume mi-parti gris et brun, robes mi-parties rouge et tanné, limousine mi-partie gris perle et bleu canard, argent mi-parti volé et soutiré, zèle mi-parti affectueux et austère. Mi-parti lumière et ombre, Napoléon se sentait protégé dans le bien et toléré dans le mal (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.393):• 3. Mainville a passé près de sa tante deux années, deux années mi-parties blanches et noires. Entre cette vieille femme et lui aucune tendresse, mais une curiosité réciproque.BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p.902.2. [Le déterm. est un compl. prép.]a) Mi-parti de + subst. Sourire mi-parti de pitié et de regret, tour mi-partie de pierre et de brique. Ces cordes, fabriquées avec le plus grand soin, mi-parties de chanvre et de soie, avec des noeuds, étaient fort menues (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.356). Là, entouré de ses livres, il méditait de mener une vie mi-partie d'étude et de piété (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.3, 1848, p.564).— Emploi adv. L'autre [statue] (...) est un valet de ville qui tient une lettre à la main; il est peint, vêtu mi-parti de noir et de blanc, qui est le blason de la ville (HUGO, Rhin, 1842, p.377). [Le blason de Canalis] porte mi-parti de gueules à la dolouère d'or [=doloire] et de sable à la coquille d'argent (BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p.54).b) Mi-parti en + subst., rare. Pour des monuments qui doivent vivre autant qu'une cité, ces procédés de structure mi-partie en fer et hourdis, amèneront des catastrophes (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p.68).Rem. 1. V. aussi mi-partie, loc. inv., avec laquelle il y a ambiguïté lorsqu'on se trouve en présence d'un déterminé fém. sing. 2. La loc. redoublée mi-partie..., mi-partie... n'apparaissant dans nos fonds que sous cette forme (v. mi-partie B), il semble juste de la considérer dans tous les cas comme une loc. adv. (seul parmi les dict. gén., ROB. atteste la forme masc.: pourpoint mi-parti rouge, mi-parti bleu).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. S'accorde avec le mot auquel il se rapporte: ,,Une robe mi-partie d'écarlate et de velours noir`` (Ac.); ,,Pourpoint mi-parti rouge, mi-parti bleu`` (ROB.); ,,Les chambres mi-parties des parlements`` (Lar. Lang. fr.). Selon GREV. 1964, § 701, l'expr. est parfois considérée à tort formée du subst. partie (à moitié), ex. Giono cité ds GREV. ,,le ciel était mi-partie de nuit``. Etymol. et Hist. 1. 1174-76 «composé de deux parties égales» (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E.Walberg, 5603); 2. 1re moitié du XIIIe s. hérald. mi partiz de blanc et de noir (Perlesvaus, éd. W. A. Nitez et T. A. Jenkins, p.III, 2220); 3.1616 «divisé en deux éléments égaux mais différents ou opposés`` les esprits et les désirs furent mi-partis (D'AUBIGNÉ, Hist. universelle, VII, XVII, éd. A.de Ruble, t.IV, p.367). Part. passé adj. de mi-partir. Fréq. abs. littér.:90.
mi-parti, ie [mipaʀti] adj.❖———1 (V. 1190). Rare. Divisé, partagé en deux moitiés égales, mais dissemblables. — (Av. 1250). Blason. || Écu mi-parti.➪ tableau Termes de blason.2 (Fin XVIe; d'Aubigné). Hist. || Chambres mi-parties, instituées par l'édit de Nantes et composées, par moitié, de juges catholiques et de juges protestants.———
Encyclopédie Universelle. 2012.